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Artiste plasticien, né à Casablanca en 1982.
Abdelaziz zerrou est l’un des jeunes artistes plasticiens du Maroc. Il est diplômé de l’institut national des beaux-arts de Tétouan.
Il a créé son propre studio de création graphique « group3 » et y assure la direction artistique tout en continuant ses recherches en arts visuels contemporains.
La carrière de l’artiste prend un véritable tournant, lorsqu’il participe a la biennale des jeunes Créateurs d’Europe et de la méditerranée (bjcem) a Bari, Italie. Cette participation lui a permis d’affirmer, mais aussi d’affiner davantage, sa démarche artistique résolument contemporaine qui puise le plus souvent dans le registre graphique, avec une préférence pour les figures symboliques universelles. En témoignent ses travaux : « mémoire collective 16 », ou encore « la leçon de dessin » présentée a l’exposition collective “corps et figures du corps”, a l’espace d’art de la société générale de Casablanca, et "la guerre n’est pas un jeu", peintures murales in situ a la triennale de Luanda, Angola.
Abdelaziz Zerrou est également Co-créateur d’un collectif : jeunes artistes africains (jaa), qui soutient la créativité artistique en Afrique.
2011, il vit et travaille a Casablanca.
Trône
Ce travail artistique traite de l'actualité d'un monde arabe marqué par une grande vague de contestation. De l’atlantique à la péninsule arabique et jusqu’aux rives de la mer d’Oman, des populations entières se sont révoltées dans l’espoir d’une véritable transition démocratique.
Ces révoltes, portées par une génération arabe jeune et ouverte sur son monde, n'ont pas le même contenu et diffèrent selon les spécificités de chaque pays arabe. Mais ce qui unifient toutes ces situations c'est, d'une part, une aspiration unanime des populations en révolte à la Dignité (d'ailleurs titre de l'exposition collective à laquelle j'ai participé en septembre 2010 à l'Institut Français de Rabat), et d'autre part, le refus des dirigeants autocrates de prêter une oreille attentive aux revendications, oh combien légitimes, de leurs peuples.
Un refus qui s'explique, entre autres raisons, par l'amour du pouvoir et l'attachement maladif au Trône. En effet, ces dirigeants n'hésitent pas à sacrifier des populations entières et à hypothéquer l'avenir de tout un pays pour ne céder aucuns de leurs privilèges. En témoignent les développements dramatiques des évènements dans certains pays arabes (la Lybie et la Syrie, pour ne citer que ces deux exemples).
La performance, d'une durée de trente minutes, présente un jeune assis sur un fauteuil royal (le Trône, symbole du pouvoir), absorbé à écouter de la musique à l'aide d'un casque, qui le "protège" des bruits externes (en référence à l'attitude de la sourde oreille qu'adopte bon nombre de dirigeants arabes).
Sur un deuxième plan, plus implicite, l'apparence désinvolte du performer (habillé en jean et T-shirt), en contradiction avec le prestige du Trône, crée une dissonance chez le spectateur et se veut comme un clin d'œil à cette jeunesse en quête de dignité.
Aura-t-elle la même attitude lorsqu'elle prendra les rennes du pouvoir ? Celui-ci ne finira-t-il pas, comme disait Kant, par corrompre ceux qui l'exercent ?
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